lundi 12 juillet 2010

La réalisation du jardin d'eau

Pour la réalisation du jardin d'eau, nous avons pris en compte un texte des moines de Cîteaux, relatant la course de l'eau à travers l'abbaye. Nous avons récupéré d'anciennes pierres de voirie, mises en décharge pour la réalisation de fondation. Etant calibrées, les pierres ont pu être utilisées pour la partie maçonnée de ce jardin. La douve ou le vivier en fonction de la visite a été réalisé(e) en bâche P.V.C. Malheureusement, des rats musqués se sont installés dans le jardin et ont percé les bassins en bâche P.V.C. De nouvelles bâches ont du être reposées en 2009.

Ci-joint le texte des moines de Cîteaux:

"La rivière s’élance d’abord avec une impétuosité dans le moulin où elle est très affairée et se donne beaucoup de mouvement, tant pour broyer le froment sous le poids des meules que pour secouer le crible fin qui sépare la farine du son. La voici déjà dans l’édifice voisin : elle remplit la chaudière et s’abandonne au feu qui la cuit pour préparer la boisson des moines (la bière), si, par hasard, la vigne a donné à l’industrie du vigneron la mauvaise réponse de la stérilité. Mais la rivière ne se tient pas pour quitte. Les foulons établis près du moulin l’appellent à eux. Dans le moulin, elle s’est occupée de préparer la nourriture des frères, on est donc en droit d’exiger que, maintenant, elle songe à leur habillement… Elle ne contredit pas et ne refuse rien de ce qu’on lui demande. Elle élève et abaisse alternativement ces lourds pilons, ces maillets ou, pour mieux dire, ces pieds de bois (car ce nom exprime plus exactement le travail sautillons des foulons). Quand elle a fait tourner d’un tournoiement accéléré tant de roues rapides, elle sort en écumant ; on dirait qu’elle est moulue elle-même…"
"La rivière se livrant passage à travers les divers locaux de l’abbaye y laisse partout la bénédiction à cause du fidèle service qu’elle rend partout… Elle se partage en une foule de petits bras et va dans sa course officieuse visiter les différents services, cherchant diligemment ceux qui ont besoin de son ministère pour quelque objet que ce soit, qu’il s’agisse de cuire, tamiser, tourner, broyer, arroser, laver ou moudre, offrant son concours, ne le refusant jamais. Enfin, pour qu’il n’y ait aucun remerciement qui ne lui soit dû, elle emporte les immondices (eaux de pluies et eaux usées, déjections de latrines reçues pendant son parcours souterrain) et laisse tout propre derrière elle. Le bras dérivé dans l’abbaye a donc rigoureusement terminé ce qu’il était venu faire ; d’un cours rapide il va regagner l’Aube."

Texte du XIIe siècle – Description du rôle de l’eau à l’abbaye de Clairvaux

















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